Si le Coran est vrai, la Bible est vraie. Mais si la Bible est vraie… alors le Coran est faux.
C’est ce qu’on appelle le dilemme islamique, une tension théologique insurmontable à l’intérieur même du texte coranique. Et ce dilemme, peu de musulmans le connaissent, ou osent l’affronter.
1. Contexte historique : un prophète en quête de légitimité
Au 7e siècle, à La Mecque, Muhammad commence à prêcher un message monothéiste dans une région encore largement polythéiste, mais où vivent aussi des juifs et des chrétiens. Pour gagner en crédibilité, il cherche à s’inscrire dans la continuité des prophètes bibliques, affirmant que le Dieu d’Abraham, de Moïse, de Jésus et le sien sont un seul et même Dieu.
Il présente donc son message comme une confirmation des Écritures précédentes, et non une contradiction.
« Et dites : “Nous croyons en ce qui a été descendu vers nous et en ce qui a été descendu vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est un, et c’est à Lui que nous nous soumettons.” »
— Sourate 29:46
2. Le Coran reconnaît la Bible comme Parole de Dieu
À plusieurs reprises, le Coran affirme que la Torah (Tawrat) et l’Évangile (Injil) sont des révélations authentiques de Dieu :
« Il a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les livres descendus avant lui. Il a fait descendre la Torah et l’Évangile. »
— Sourate 3:3
« Nous avons fait descendre l’Évangile, où il y a une direction et une lumière, confirmant ce qu’il y avait avant lui dans la Torah. »
— Sourate 5:46
« Et si tu es en doute sur ce que Nous t’avons révélé, interroge ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. »
— Sourate 10:94
« Ô gens du Livre ! Vous ne tenez sur rien tant que vous ne vous conformez pas à la Torah, à l’Évangile et à ce qui vous a été révélé de la part de votre Seigneur. »
— Sourate 5:68
Le message est clair : la Bible est censée être la référence. Muhammad invite même les musulmans à se tourner vers les “gens du Livre” (les chrétiens et les juifs) pour vérifier ses propos. Et c’est là que le problème survient.
3. Le dilemme coranique : deux révélations incompatibles
Comme nous venons de le voir, le Coran affirme que la Bible est la révélation d’Allah, une référence vers laquelles tous peuvent se tourner pour authentifier le message du messager d’Allah.
Or, la Bible affirme que Jésus est le Fils de Dieu (Matthieu 16:15–17), qu’Il est mort sur la croix (Jean 19:30), qu’Il est ressuscité (Luc 24:6–7), et que nul ne peut être sauvé sans Lui (Actes 4:12).
Et le Coran rejette l’ensemble de ces points essentiels.
Par exemple :
« Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’une apparence. »
— Sourate 4:157
« Le Messie, Jésus, fils de Marie, n’est qu’un messager. »
— Sourate 5:75
Si la Bible est vraie, alors le Coran se trompe gravement. Mais si la Bible est fausse, alors le Coran ne peut pas l’avoir validée comme il le fait.
4. L’objection de la “corruption” de la Bible
Face à ce dilemme, la réponse fréquente des musulmans est : “La Bible a été falsifiée.”
Mais voici le problème : le Coran ne le dit jamais. Bien au contraire :
« Et la parole de ton Seigneur s’est accomplie en toute vérité et équité. Nul ne peut modifier Ses paroles. »
— Sourate 6:115
« Il n’y a personne qui puisse changer les paroles d’Allah. »
— Sourate 18:27
Si la Bible est une Parole d’Allah (comme le dit le Coran), et que nul ne peut modifier la Parole d’Allah (comme le dit aussi le Coran), alors la Bible ne peut pas avoir été falsifiée.
En effet, croire qu’elle l’a été, même partiellement, va à l’encontre de la théologie musulmane, car cela impliquerait qu’Allah n’a pas su protéger sa propre révélation, ce qui est inacceptable dans l’islam.
De plus, les manuscrits anciens, comme ceux de Qumrân pour la Torah et les codex du Nouveau Testament, prouvent que les textes en circulation au temps de Muhammad étaient identiques à ceux d’aujourd’hui. Le Coran valide donc une Bible dont le contenu le contredit.
Certes, certains versets accusent des individus de « tordre le sens » de certains passages (Sourate 5:13), mais jamais le texte biblique n’est déclaré corrompu. Ce sont des interprétations qui sont visées, pas l’Écriture elle-même.
Résumé : Le dilemme islamique
En conclusion, le dilemme islamique implique les choses suivantes :
1. Le Coran confirme l’autorité des Écritures révélées avant lui
À plusieurs reprises, le Coran reconnaît la Torah (Tawrat) et l’Évangile (Injil) comme des révélations divines authentiques. Il demande même au prophète Mohammed, en cas de doute, de consulter ceux qui lisent les Écritures antérieures (Sourate 10:94). De plus, il exhorte les juifs et les chrétiens à juger selon leurs propres Livres (Sourate 5:43, 5:47, 5:68), ce qui implique que ces Écritures étaient encore valides et fiables à l’époque du Coran.
2. La Bible contredit radicalement le Coran
Elle affirme clairement que Jésus est le Fils de Dieu, qu’il est mort sur la croix pour nos péchés, qu’il est ressuscité, et que nul ne peut être sauvé sans lui (Jean 14:6 ; Actes 4:12). Le Coran, quant à lui, nie explicitement chacun de ces points essentiels.
3. Par conséquent, le Coran se contredit
Soit la Bible était encore authentique au moment de la révélation coranique, comme le Coran lui-même le déclare, et dans ce cas, le Coran est en contradiction avec elle — donc il est faux.
Soit la Bible a été falsifiée avant ou après la révélation du Coran — mais dans ce cas, pourquoi Allah demanderait-il aux gens du Livre de s’y référer comme à une source fiable ? Cela n’a aucun sen
Enfin, si quelqu’un affirme que la Bible a été falsifiée après ces versets coraniques (comme ceux de la sourate 5), alors les manuscrits de la mer Morte (Qumran) — datant de plusieurs siècles avant l’islam — détruisent définitivement cette hypothèse. Ces manuscrits contiennent des textes bibliques (y compris les prophètes et la Torah) parfaitement alignés avec ceux que nous lisons aujourd’hui.
Conclusion
Si le Coran est vrai, la Bible est vraie. Mais si la Bible est vraie… alors le Coran est faux. Le dilemme islamique oblige le croyant à faire un choix :
✅ Soit croire que la Bible est vraie — et rejeter le Coran.
❌ Soit croire que le Coran est vrai — et devoir conclure qu’il est faux.
Note: Cet article consacré au dilemme islamique ne se veut pas une attaque gratuite. Il s’adresse à ceux qui ont le courage d’aller au bout de la logique. À ceux qui cherchent la vérité.
