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La Tombe du Pharaon de l’Exode aurait-elle été découverte en 1898 ?

En 1898, l’archéologue français Victor Loret pénètre dans la tombe KV35 de la Vallée des Rois, révélant la momie d’Amenhotep II. Pour Joel Kramer, archéologue biblique, cette tombe est celle du pharaon de l’Exode. Voici cinq raisons qui font d’Amenhotep II un excellent candidat pour être le pharaon de l’Exode, suivies d’une réflexion sur les limites de cette hypothèse et d’autres candidats possibles.

La tombe KV35 est le lieu de sépulture d’Amenhotep II, un pharaon de la XVIIIe dynastie d’Égypte, situé dans la Vallée des Rois à Louxor, en Égypte.

1. Des Furoncles Évoquant la Sixième Plaie

Lorsque Victor Loret découvre la momie d’Amenhotep II dans son sarcophage, il note qu’elle est intacte. Cependant, une analyse ultérieure par G. Elliot Smith révèle une particularité troublante. En effet, des « tubercules » ou plaies semblables à des furoncles couvrent son corps, une caractéristique unique parmi les momies royales de la Vallée des Rois.

En Exode 9:10, l’auteur décrit des « furoncles purulents » frappant les Égyptiens. Cette correspondance entre les marques sur la momie et le récit biblique est frappante, suggérant qu’Amenhotep II pourrait avoir été témoin de l’événement.

2. Une Chronologie Alignée avec l’Exode Biblique

La Bible offre une chronologie précise pour l’Exode. Selon 1 Rois 6:1, l’Exode a lieu 480 ans avant la construction du temple de Salomon, datée de 966 av. J.-C. Cette date s’aligne avec le règne d’Amenhotep II (vers 1450–1425 av. J.-C.) dans la 18e dynastie, selon la haute chronologie égyptienne.

Cette concordance temporelle place Amenhotep II au moment exact où Moïse défie le pharaon. Faisant de lui un candidat idéal pour ce rôle.

Tête de sphinx en granodiorite du pharaon égyptien Amenhotep II. Provenant de la cachette des temples de Karnak, Égypte. Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, vers 1420 av. J.-C. (Musée national des antiquités égyptiennes, Munich, Allemagne).

3. Un Prédécesseur au Long Règne

Le récit biblique indique que le pharaon précédant celui de l’Exode a régné pendant une longue période, couvrant les 40 ans d’exil de Moïse à Madian (Exode 2:15, Actes 7:30). Or, Thoutmosis III, père d’Amenhotep II, a régné pendant 54 ans, un règne exceptionnellement long dans la 18e dynastie.

Cette durée correspond au contexte biblique, où le pharaon de l’exil de Moïse meurt, permettant son retour pour confronter le nouveau pharaon, Amenhotep II. Aucun autre pharaon de la 18e dynastie ne répond à ce critère d’un règne aussi prolongé.

4. La Mort du Fils Aîné, Webensenu

Dans une chambre latérale de la tombe KV35, Loret découvre la momie d’un garçon de 11 à 15 ans. Ce dernier porte une « tresse de prince », symbole des enfants royaux. Des statuettes et des fragments de vases canopes portant le nom de Webensenu confirment qu’il est le fils d’Amenhotep II. Exode 12:29 décrit la dixième plaie, où Dieu frappe tous les premiers-nés d’Égypte, y compris celui du pharaon.

La mort prématurée de Webensenu, fils aîné d’Amenhotep II, s’aligne avec ce récit. Cette découverte renforce l’idée que cette tombe contient les restes du pharaon de l’Exode et de son fils frappé par la plaie.

5. L’Absence de Preuve que le Pharaon a Péri

Un argument clé contre l’identification d’Amenhotep II comme pharaon de l’Exode est l’idée qu’il aurait dû périr dans la mer Rouge. Cependant, le texte biblique ne l’affirme pas explicitement.

Exode 14:23–28 indique que les chars, les cavaliers et l’armée égyptienne furent engloutis, mais le pharaon n’est pas mentionné comme entrant dans la mer.

23 Les Égyptiens les poursuivirent; et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers, entrèrent après eux au milieu de la mer.

24 A la veille du matin, l’Éternel, de la colonne de feu et de nuée, regarda le camp des Égyptiens, et mit en désordre le camp des Égyptiens.

25 Il ôta les roues de leurs chars et en rendit la marche difficile. Les Égyptiens dirent alors: Fuyons devant Israël, car l’Éternel combat pour lui contre les Égyptiens.

26 L’Éternel dit à Moïse: Étends ta main sur la mer; et les eaux reviendront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers.

27 Moïse étendit sa main sur la mer. Et vers le matin, la mer reprit son impétuosité, et les Égyptiens s’enfuirent à son approche; mais l’Éternel précipita les Égyptiens au milieu de la mer.

28 Les eaux revinrent, et couvrirent les chars, les cavaliers et toute l’armée de Pharaon, qui étaient entrés dans la mer après les enfants d’Israël; et il n’en échappa pas un seul.

De même, Exode 14:30 note que les Israélites virent les corps égyptiens sur le rivage:

30 En ce jour, l’Éternel délivra Israël de la main des Égyptiens; et Israël vit sur le rivage de la mer les Égyptiens qui étaient morts.

Ceci pourrait indiquer que le corps du pharaon, s’il était mort, aurait pu être récupéré et momifié.

Les Limites de l’Hypothèse

Malgré ces arguments convaincants, l’hypothèse qu’Amenhotep II est le pharaon de l’Exode présente des faiblesses. Ainsi, comme le souligne la vidéo de la chaîne Expedition Bible (en anglais), la chronologie égyptienne est débattue. En effet, certains égyptologues privilégient la basse chronologie.

En égyptologie, la basse chronologie est une théorie qui propose de raccourcir la datation traditionnelle des règnes et événements du Nouvel Empire d’environ 50 à 100 ans, afin de mieux aligner les preuves archéologiques et historiques, notamment avec les chronologies d’autres civilisations

Par conséquent, ceci décalerait légèrement le règne d’Amenhotep II, rendant l’alignement avec 1446 av. J.-C. moins précis.

De plus, d’autres suggèrent que la momie du garçon pourrait appartenir à un autre prince, et les furoncles pourraient résulter d’une maladie ou d’un processus de momification plutôt que d’une plaie divine. Donc, ces objections invitent à une prudence, bien que les preuves archéologiques restent troublantes.

Autres Candidats Possibles pour le Pharaon de l’Exode

Comme nous venons de le voir, Amenhotep II est un candidat convaincant. Cela dit, d’autres pharaons ont été proposés comme pharaon de l’Exode. Voici donc les principaux candidats proposés pour être le pharaon de l’Exode :

  • Ramsès II (19e dynastie, vers 1279–1213 av. J.-C.) : Souvent cité en raison de la mention de la ville de Ramsès dans Exode 1:11, son règne est trop tardif, environ 200 ans après la date biblique de 1446 av. J.-C. Aucune preuve archéologique, comme la mort d’un fils aîné ou des marques de plaies, ne le relie directement à l’Exode.
  • Thoutmosis III (18e dynastie, vers 1479–1425 av. J.-C.) : Père d’Amenhotep II, son règne de 54 ans correspond à l’exil de Moïse, mais il précède l’Exode, rendant impossible son rôle comme pharaon confronté à Moïse. Sa tombe ne contient pas d’indices comparables à ceux d’Amenhotep II.
  • Hatchepsout (18e dynastie, vers 1478–1458 av. J.-C.) : En tant que femme pharaon, elle ne correspond pas au contexte biblique, qui décrit un roi. Son règne est également trop précoce pour l’Exode et manque de preuves archéologiques pertinentes.
  • Akhenaton (18e dynastie, vers 1353–1336 av. J.-C.) : Son règne, marqué par des réformes religieuses monothéistes, est trop tardif pour la chronologie biblique. Aucune découverte archéologique ne lie sa momie ou son règne aux événements de l’Exode.

Ces candidats, bien que parfois évoqués, s’alignent moins bien avec la chronologie biblique et les preuves archéologiques de la tombe KV35, renforçant la position d’Amenhotep II.

Conclusion

Et si la tombe KV35, découverte par Victor Loret en 1898, était celle du pharaon de l’Exode ? Les furoncles sur la momie d’Amenhotep II, la chronologie alignée avec la Bible, le long règne de Thoutmosis III, la mort de Webensenu, et l’absence de preuve que le pharaon a péri dans la mer Rouge font de cette découverte un témoignage puissant.

Pour Joel Kramer, ces indices, explorés dans sa vidéo de la visite de la tombe KV35 (en anglais), renforcent la conviction que l’Exode est un événement historique où Dieu a brisé la puissance d’un pharaon pour libérer son peuple. Malgré les débats, la tombe d’Amenhotep II est une invitation à lire les Écritures, et à voir dans ces vestiges une confirmation de la fidélité de Dieu à travers l’Histoire.

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